C’est l’Idul Fitri en Indonésie !

L’Idul Fitri, ou « Lebaran », annonce la fin du ramadan. Comme l’Indonésie est le premier pays musulman au monde, avec 90% de la population musulmane, l’Idul Fitri en devient presque une fête nationale…

Depuis hier soir à la tombée de la nuit, le jeûne a été rompu. Les tambours résonnent encore aujourd’hui aux oreilles des Indonésiens, accompagnant le « Takbiran », la prière annonçant l’entrée dans le Lebaran. Partout dans les rues, on participe aux parades et aux célébrations.

On prie : vous pouvez admirer des rangées de femmes, élégamment vêtues de « mukenas », ces longues robes aux milles motifs brodés. L’Idul Fitri, c’est surtout la fête du grand pardon. C’est bien simple, les musulmans rendent visite d’abord à leurs voisins, puis à leur famille et parfois même à leur patron, pour demander pardon. A Jakarta, les plus jeunes se prosternent également devant leurs aînés.

Pendant le ramadan, les fidèles ressentent la faim que les pauvres vivent au quotidien. C’est ainsi qu’à la fin de ce mois de jeûne rigoureux, de nombreuses œuvres caritatives sont mises en place à l’intention des plus démunis. Les dons aux associations sont chose commune, et largement appréciée. La tradition veut aussi que l’on distribue de l’argent aux jeunes enfants voisins et que des « pasar amal » (braderies) soient installés afin que les plus pauvres puissent se refaire une garde-robe.

C’est le Lebaran, qui clôt ce jeûne avec une grande fête : à chaque foyer que l’on visite, boissons et mets délicats sont offerts aux invités. Comme il est très impoli de refuser, on se retrouve facilement le ventre plein à la fin de la journée, incapable de bouger tant on a mangé ! En même temps, la nourriture indonésienne est un régal, alors, pourquoi s’en priver ?

Les villes se vident tandis que l’on festoie dans les villages, en famille. C’est un véritable casse-tête pour le gouvernement de gérer les flux migratoires pendant cette période. Il aurait bien besoin de l’aide d’une dizaine de Bison Futé !

Dans les villages, on danse. Connaissez-vous le « dangdut » ? « dang », c’est pour le son d’une frappe sur le bord de la peau et « dut », c’est pour celui du frottement de la paume sur le milieu de la peau. Essayez, ça marche plutôt pas mal ! Le dangdut est probablement la danse la plus populaire en Indonésie.

Pendant le ramadan, ce sont des « es cincau », « es kopyor », « es cendol » qui rompent le jeûne à la fin de la journée. On sirote ces boissons glacées contenant des morceaux de fruits, un peu comme notre verre de rosé à l’apéritif. Et que mange-t-on de particulier lors de Lebaran ? Spécificité d’Asie du sud-est pour les festivités: les « ketupat » ! On en croise sur tous les marchés : des doigts plein d’agilité ont tissé de jeunes feuilles de cocotier encore vertes pour former une sorte de jolie boîte, qu’ils remplissent jusqu’à moitié de grains riz crus. Les familles cuisent ensuite les ketupats à la vapeur. Le riz remplit alors le ketupat entier, qui est prêt à refroidir. Le ketupat, auquel la feuille de cocotier a donné une saveur unique, est coupé en morceaux pour accompagner des plats comme ce fameux opor, un doux curry javanais au lait de noix de coco. C’est une véritable tradition… Un peu comme notre bûche à Noël. Car oui, la ressemblance entre Lebaran et notre fête de Noël est frappante : vacances, famille, pardon, charité, cadeaux et festins…!

En attendant de venir découvrir notre poulet Opor le 10 septembre chez d’jawa au 148, rue Montmartre, nous vous souhaitons de les déguster en famille et entre amis.

Joyeux Lebaran, Selamat Idul Fitri !

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